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Tableau Clinique

Le fascia lata permet de créer différents mouvements nécessaires dans la pratique sportive. Il sert pour la flexion et l’abduction de la hanche, la stabilisation du bassin lors de l’appui unipodal (en course à pied mais aussi lors des sports collectif) et il aide à la flexion du genou s’il est déjà en flexion ou aide à l’extension s’il est tendu.
Le mouvement de flexion-extension du genou (quand on s'accroupit par exemple ou encore lors d’un mouvement de squat) est douloureux. La douleur est particulièrement ressentie lors de séance de course à pied à cadence lente et sur des surfaces régulières (type route). Après l’arrêt de la course à pied, la douleur cesse ou peut persister quelques heures dans la vie quotidienne.
Cette douleur peut aussi être ressentie sur le vélo lors du pédalage. Les coureurs et les cyclistes sont particulièrement touchés par cette pathologie.
Physiopathologie : quel est le mécanisme ?

A tort, on a longtemps pensé que cette pathologie provenait d’un mouvement d’essuie-glace, comme si des mouvements vers l’avant et l’arrière venaient provoquer une irritation de la bandelette. En réalité, une bourse (ou coussinet graisseux) se situe entre la bandelette et le fémur. Sa compression provoque la douleur. Ce n’est donc pas à cause du mouvement avant-arrière, mais plutôt par de fortes compressions qui induisent un stress qu’elle apparaît.
Prenons un exemple, pour illustrer la pathologie. Si vous consultez un podologue pour vous faire faire une paire de semelles cela calmera mais ne soignera en rien l’inflammation.
En effet, le podologue va vous préparer des semelles et vous indiquer de reprendre progressivement la course à pied afin de vous habituer à cette nouvelle position dans vos chaussures.

La reprise progressive demandée par votre podologue a permis de repartir sur de bonnes bases et de soulager les douleurs. Le corps nous donne des signaux pour prendre du repos. Vous avez peut-être été légèrement au-dessus de vos capacités et c’est la quantification du stress mécanique en lien avec vos capacités du moment qui vous indique la charge supportable pour votre corps.
Diagnostic et point de départ du traitement
Dans un premier temps, le médecin ou le kinésithérapeute questionnera sur la douleur ressentie. Le syndrome de la bandelette illio-tibiale se déclare par des douleurs ressenties à la surface latérale du genou, sans qu’il y ait eu le moindre traumatisme. Il évaluera la douleur à la palpation au niveau de la bosse osseuse du genou (l’épicondyle latéral fémoral) et pratiquera le test de Noble (voir image ci-dessous).
En dernier recours, l'échographie est l’examen clé pour affirmer qu’il s’agit d’un conflit entre le fascia lata et l’os fémoral. A l’imagerie, le tendon sera tout à fait normal car il ne s’agit pas d’une lésion chronique. L’idée est de rechercher une bursite (poche liquidienne) entre l’os et le tendon. Cette bursite confirme le conflit.
L’IRM ne permet pas de visualiser cette bursite liquidienne car cet examen est fait genou en extension (la bursite est alors comprimée, donc non visible). L’échographie, faite genou légèrement fléchi, sans appuyer sur la sonde (pour ne pas comprimer le bursite) est un meilleur examen. Cette échographie se fait dans les meilleurs délais à la suite d’un entraînement de course à pied (c’est-à-dire au moment de la douleur) pour bien visualiser la bourse séreuse.
Dans les cas persistants, cette poche liquidienne pourra éventuellement être ponctionnée et infiltrée, sous contrôle échographique.
Enfin, il faut savoir que la solution ne provient peut-être pas du TFL lui-même, mais probablement d’un déséquilibre qui peut se situer plus haut : au niveau de la hanche.
Les causes de la blessure
Très souvent, la douleur est apparue de manière progressive. Régulièrement, 2 explications peuvent être la cause de cette douleur :- Soit une cheville trop raide : ce qui signifie que la flexion-extension de cheville n’est pas optimale, tout va donc se répercuter sur le genou,
- Soit une hache insuffisamment stable : une hanche instable induit une instabilité du genou,
- Les deux peuvent aussi s’associer.
Cependant, la surcharge d'entraînement est LA cause principale, autrement dit c’est l’incapacité du moment de votre corps à supporter la charge que vous lui imposez. Dans la plupart des cas, vous avez soumis vos articulations à un stress mécanique au-delà de leurs capacités d’adaptation. Généralement, le volume d'entraînement trop rapidement augmenté induit cette pathologie.
Stress trop important = blessure !
Pour rappel : c’est le temps, la régularité, le repos et la nutrition qui vous permettront de progresser et de fixer les résultats de l'entraînement.
Délai et Traitement
Dans un premier temps, le but est de réduire les stresseurs et les entraînements douloureux (le volume sur des surfaces régulières et les descentes). Si cela est nécessaire, une courte période de repos sportif (2 à 3 semaines) peut être envisagée. Évitez d’appliquer de la glace sur le point de douleur, elle amplifie la raideur et la douleur ressentie après son application.L’activité physique est possible avec le syndrome de l’essuie-glace, uniquement si vous ne ressentez pas de douleur, sinon vous risquez d’allonger votre temps de convalescence car vous recréez l’inflammation. Si l’inflammation ne s’atténue pas, vous avez toujours une douleur et un cercle vicieux se crée. L’activité est donc préconisée par votre kinésithérapeute uniquement si elle ne provoque pas de sensation de douleur.
Une fois la période d’inflammation passée, la course à pied peut être reprise en intégrant des fractionné de course/marche. Par exemple 1 minute de marche toutes les 1 à 9 minutes de course en fonction des sensations. Les programmes reprise de blessure fractionné 1 ou fractionné 2-3 (à voir avec votre kinésithérapeute) sont parfaits pour reprendre à la suite du syndrome de l'essuie-glace.
La variété des terrains de pratique et l’espacement des séances un jour sur deux permettent un retour en douceur à l’activité.
La prévention : peut être le meilleur traitement ?
La quantification du stress mécanique est le plus important dans le traitement de cette pathologie. Vous avez sûrement surchargé ou du moins augmenté votre volume d'entraînement sans en prendre compte.Adopter une biomécanique de course plus protectrice afin de diminuer les forces appliquées sur le genou est fortement conseillé. Vous pouvez par exemple vous concentrer sur l’augmentation de la cadence de vos pas, la diminution du bruit des pas et opter pour des chaussures plus minimalistes tout en étant progressif et en se faisant accompagner par un professionnel). Le travail de la foulée est sous-estimé, c’est pourtant notre façon de courir qui nous protège des principales blessures. Apprendre à courir c’est comme apprendre à faire du vélo, il y a une technique.
Quantifier le stress mécanique (volume, descente) de vos entraînements reste la solution principale à ce problème. Pour cela, faites-vous aider par un professionnel de santé qui saura vous guider, comme Thomas Lorblanchet, spécialiste de la course à pied. Prendre RDV en ligne.
Dans tous les cas, il est souhaitable d’éviter toutes les activités provoquant la douleur et même de cesser l’activité en cours si la douleur apparaît dans une optique de guérison optimale.
La question des étirements de la bandelette ilio-tibiale ne semble pas encore totalement résolue. Les études ignorent encore si ce tissu fibreux a la capacité de gagner en longueur, et si sa raideur est un facteur provoquant l’aggravation des douleurs. D’ailleurs comme tout étirement s’il n’est pas conseillé par un professionnel comme le kinésithérapeute, l’étirement du muscle n’est pas utile. Cependant si vous avez une routine en ressentez le besoin alors faites-en ! Les résultats d’une étude sur la rééducation du syndrome de la bandelette ilio tibiale montrent qu’il n’y a pas de différence en termes de récupération entre des sujets qui effectuent des étirements ou du renforcement musculaire et ceux qui n’en font pas. (1). Sachez donc que l’étirement ne joue ni sur une guérison ou une récupération plus rapide.
D’autres thérapies possibles telles que la thérapie manuelle, les aiguilles sèches, les orthèses plantaires, les ondes de choc radiales ou encore la chirurgie mais ces techniques ne sont pas validées par la science.
En résumé
Pathologie souvent persévérante, la patience est le maître mot vers la guérison du syndrome de la bandelette ilio-tibiale. Il est important de ne plus ressentir de douleur lorsque vous reprendrez l'entraînement.Les sports portés, comme le vélo ou la natation sont une bonne solution pour la reprise.
Celle-ci sera bien entendue PROGRESSIVE ! Petit à petit, vous pourrez augmenter les distances. En règle générale, n’augmentez pas votre entraînement de plus de 10% par semaine, au-delà les risques de blessures sont plus importants.
Dans le cas de la tendinite du fascia lata, il est intéressant de télé-consulter votre kinésithérapeute. La pathologie repose principalement sur des bonnes habitudes et des conseils. Il pourra vous aider dans la quantification du stress mécanique lors de votre reprise. Il pourra également faire évoluer vos exercices ou votre programme de course en vérifiant vos signes et symptômes et vous guider par rapport à vos ressentis. Cette téléconsultation peut aussi permettre de réévaluer le programme afin de l’ajuster.
Vous pouvez prendre rendez-vous pour une télé-consultation avec Thomas Lorblanchet ici.
Témoignage de Thierry
J’ai l’habitude de courir régulièrement, environ 3 fois par semaine depuis de nombreuses année. Assez souvent je cours autour de chez moi sur un terrain plutôt plat et sur route. Lorsque je me suis inscris à un marathon pour me challenger j’ai augmenté la durée de mes entrainements et je suis passé plus régulièrement à 4 entrainements par semaines. Une douleur à l’extérieur de mon genou est apparue mais j’ai voulu continuer ma préparation marathon. Finalement, j’ai dû consulter Thomas 2 semaines avant la date de la compétition. Après une période de repos, j’ai repris par du vélo puis de la course à pied avec un programme progressif. Un grand merci à Thomas qui m’accompagnera pour la préparation de mon prochain Marathon (cette fois sans blessure et sans douleur !).Sources
(1) Rééducation du syndrome de la bande ilio tibiale chez les coureuses : une étude pilote randomisée, Janine McKay 1, Nicola Maffulli 2 3 4 5, Rocco Aicale 6 7, Jack Taunton 8 9
-Van der Worp MP, van der Horst N, de Wijer A et al., Iliotibial band syndrome in runners : a systematic review, Sport Med 2012 ; 42 (11) : 969-992.
-Louw M, Deary C. The biomechanical variables involved in the aetiology og iliotibial band syndrome in distance runners – A systematic review of the literature. Phys Ther Sport. 2014 ; 15(1) : 64-75.
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